Le Green IT (ou numérique responsable) traite des problématiques écologiques liées au numérique. Le terme « Numérique » désigne ici les technologies de l’information et de la communication (TIC) et leurs utilisations complémentaires.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le fonctionnement des TIC est basé sur une réalité bien matérielle. L’augmentation des outils digitaux en entreprise (et chez les particuliers) a entraîné une augmentation de leur consommation d’énergie. Par conséquent, cela entraîne des problèmes écologiques de plus en plus graves.
Le point sur la situation actuelle
Pour comprendre l’apparition du Green IT, il faut connaître quelques chiffres clés du numérique et de son impact environnemental.
Selon The Shift Project, la fabrication et l’utilisation d’outils numériques ont émis 2,7 % de la consommation totale, et 3,4 % des émissions totales en 2017. Si le numérique était un pays, il serait le 2ᵉ plus grand consommateur d’énergie au monde, et le 4ᵉ plus grand émetteur de gaz à effet de serre, derrière la Chine, les USA et l’Inde.
Pour découvrir plus de chiffres, n’hésitez pas à aller découvrir l’article “Le digital est-il éco-responsable ?” sur le blog.
Lors des discussions sur ces problématiques, le terme de « Green IT » a commencé à apparaître dans le secteur informatique vers 2007. En effet, la dégradation des ressources naturelles devient de plus en plus problématique. L’entreprise se demande notamment comment économiser de l’argent tout en réduisant son impact environnemental.
Mais alors, comment faire concrètement ? Quelles actions mettre en place en entreprise pour diminuer la pollution engendrée par le numérique ?
Le Green IT : une démarche transversale
Le Green IT est un thème transversal qui affecte différents services au sein d’une entreprise. Par conséquent, concevoir et déployer une approche informatique verte nécessite de mobiliser du personnel :
- Les employés (ou prestataires de services) de l’entreprise. Ils sont responsables de la conception matérielle et logicielle, du développement et de l’achat.
- Les utilisateurs finaux. Ils sont dans les services métiers, les fonctions ” support ” et la DSI.
- Les employés responsables de la gestion des déchets.
L’approche Green IT s’inscrit donc dans la durée, et son succès dépend de son soutien politique et de sa gestion interne en entreprise. Ce concept être soutenu par des cadres supérieurs, qui allouent des ressources humaines et financières, par exemple en faisant appel à des consultants spécialisés dans ce domaine.
Réduite l’empreinte écologique grâce à l’éco-conception
L’éco-conception consiste à intégrer, dès la phase de conception, la prise en compte des impacts écologiques d’un produit tout au long de sa vie. Elle porte sur plusieurs types d’impacts écologiques : consommation énergétique, contribution au changement climatique, raréfaction des ressources, à l’érosion de la biodiversité, pollution de l’eau, etc. Pour la mettre en œuvre, cela passe par 4 phases :
Phase A : structuration du projet
Premièrement, cette phase vise à définir les bases du processus d’éco-conception, en comprenant l’environnement dans lequel il se situe. Il s’agit également de trouver un porteur de projet, et de rassembler les différents acteurs internes et externes nécessaires pour atteindre cet objectif. Pour cela, il faut :
- Initier le projet : quel service s’en occupe ? Pourquoi ? On se base sur quels objectifs ?
- Porter le projet : quel sponsor ? Quel responsable/chef de projet ?
- Mobiliser : quels acteurs internes et externes au projet ?
Phase B : identifier les impacts
Ensuite, une fois le projet clairement défini et soutenu en interne (et externe), il faut définir précisément le service numérique. On doit avoir une idée précise de ses impacts écologiques et mieux comprendre quels sont les plus importants. Pour cela, il faut :
- Évaluer : comment fonctionne le service digital ? Avec quels équipements, logiciels ?
- Analyser : où se situe les principaux impacts et les principales marges de manœuvre ? Sur quelle étape de cycle de vie pouvons-nous agir ?
Phase C : réduire les impacts
Troisièmement, il faut déterminer le plus d’axes d’amélioration possible, de sélectionner le plus pertinent (en fonction des objectifs définis dans les phases précédentes), puis de les mettre en œuvre.
- Imaginer : il faut trouver des moyens de s’améliorer pour réduire l’impact écologique du service et étudier sa faisabilité pratique. Ce travail peut être fait avec l’appui d’un ou plusieurs consultants professionnels. Cela peut être également réalisé lors d’un atelier de conception réunissant des parties prenantes internes et externes.
- Réaliser : Mettre en œuvre les solutions choisies.
4 – Phase D : partager les résultats
Enfin, il faut communiquer en interne et en externe sur les résultats obtenus.
- Vérifier : on compare les résultats obtenus avec les résultats attendus (ou non atteints). Il est ainsi possible de quantifier les améliorations finales apportées.
- Communiquer : il faut partager les résultats finaux du processus et promouvoir les services d’éco-conception avec les parties prenantes de l’entreprise. En motivant d’autres acteurs à se lancer dans un processus similaire, un cercle vertueux peut également être déclenché.
Réduire l’impact écologique de son site internet grâce au Green IT
Dans l’architecture Web client-serveur, l’impact écologique provient principalement de 3 éléments : le terminal, puis du réseau et enfin le data center. La fabrication des terminaux est le plus polluant, par rapport aux autres étapes. Par conséquent, le principal défi est d’allonger la « durée de vie » des terminaux actuellement utilisés, pour limiter la fabrication de nouveaux terminaux.
3 leviers peuvent réduire l’empreinte écologique du site :
- La frugalité fonctionnelle : on élimine les fonctionnalités les moins utilisées, puis on sélectionne la manière la plus économe de les faire fonctionner.
- L’optimisation du contenant : on optimise les codes sources du serveur, ainsi que l’hébergement.
- L’optimisation du contenu : on optimise enfin le contenu du site, c’est-à-dire les images, vidéos, taille des textes.
Cela peut fonctionner sur des sites Web existants, des sites Web en cours de refonte ou des projets de sites Web.
La méthode à suivre part de la méthode existante, en commençant notamment par un état des lieux : comment consomme le site ? Via quelles fonctionnalités ? On peut notamment avoir ces informations grâce à Google Analytics ou le cahier des charges du site.
Ensuite, il faut prendre une série d’actions pour réduire l’empreinte écologique du site Web, puis en évaluant les bénéfices obtenus (par rapport à la situation initiale).
2 outils en ligne sont utiles dans cette démarche : Ecoindex et Ecometer. Le premier permet de mesurer l’impact écologique, le second d’identifier les premières pistes d’action pour le réduire.


Ainsi, il est possible de mettre en place une stratégie de Green IT dans l’entreprise, et de réduire son impact environnemental.
Retrouvez également les autres articles de notre blog :
Auteur : Marion Sakaloff
0 commentaires