De la Fast Fashion à l’Upcycling
29 juillet 2022

Vous prenez conscience de votre impact environnemental dû à votre consommation de vêtements et accessoires de mode ? Trouver des alternatives et adopter une consommation plus éthique est votre objectif ? Vous êtes sur la bonne voie ! Se rendre compte que vos habitudes ne sont pas alignées avec la situation du monde dans lequel on vit est déjà un grand pas. Laissez-nous vous guider vers une garde robe plus durable. Pour cessez le gaspillage dû à la fast fashion et passer à l’upcycling. 

Quel impact a la fast fashion sur l’environnement ?

1. La production 

La fast fashion est une industrie polluante très vorace en énergie. Que ça soit en ressources humaines ou en matières premières. Elle cache une réalité peu glorieuse connue sous les noms de “ateliers de misère” ou “ateliers de sueur”. Désastres sanitaires et écologiques, drames humains, discriminations etc. Cette industrie fonctionne grâce à un mix bien spécifique : 

  • Une production à bas coût, peu éthique, dans des pays asiatiques:
    Pour faire baisser les coûts de production, les marques de fast fashion produisent leurs vêtements à l’autre bout du monde, dans des pays où les salaires sont plus bas qu’en Occident. 

  • Un rythme de production très rapide:
    Les marques de mode rapide proposent de nouvelles collections jusqu’à 36 fois par an. Pour cela, elles s’inspirent des nouvelles tendances repérées dans les défilés, sur les célébrités ou dans la rue. Le rythme de travail imposé aux ouvrier.e.s est très soutenu.

  • Des matières premières de faible qualité:
    Qui dit bas coût, dit matières peu chères, et donc peu qualitatives. Les vêtements de fast fashion sont souvent faits en matières synthétiques (polyester, élasthanne), ou en coton non-biologique. Les finitions sont peu solides, ce qui affaiblit la résistance globale des vêtements dans le temps. 

Des investissements publicitaires massifs:
La sur-production n’a de sens que si la sur-consommation est au rendez-vous. C’est pourquoi les marques de fast fashion investissent beaucoup en publicités, afin de susciter le désir.

2. Les conditions de travail 

En Afrique comme en Asie, les entreprises qui paient des salaires de misère sont toujours à la recherche de localisations pouvant leur fournir une main-d’œuvre moins chère. Même si elles tirent beaucoup de profit de leurs produits. Les conditions de travail de cette main d’oeuvre diffère d’un pays à un autre. Or, le point commun reste la gravité de ces conditions misérables. Nous citons ainsi les faits les plus décevants de ce monde de la fast fashion : 

  • Les salaires et les horaires de travail : 

Dans les zones où se concentrent les centres de production de mode rapide, les entreprises les mieux rémunérées de l’industrie attirent des travailleurs de premier ordre tout en payant le salaire minimum du pays. En d’autres termes, la plupart des entreprises paient moins que le salaire minimum. Un rapport publié en novembre dernier par l’ONG Public Eye montrait qu’une heure de travail dans une usine SHEIN en Chine équivaut à 1 à 2 euros de gains. Dans une autre usine, mais toujours de la même enseigne, les salariés sont payés à la pièce, sans salaire de base ni heures supplémentaires. En Angleterre, les travailleurs de Boohoo sont payés 3,50 £ de l’heure, soit près de trois fois le salaire minimum légal, et seront revalorisés à 9,50 £ de l’heure en octobre 2021.

  • Conditions de travail et de sécurité :

Du côté des travailleurs, l’utilisation de produits chimiques, en particulier de pesticides, peut également avoir un impact sur les conditions de travail. Selon un rapport de McKinsey, le coton étant l’un des tissus les plus utilisés dans l’industrie de la mode à bas prix. Plus d’un quart des pesticides utilisés dans le monde sont utilisés pour cultiver ce matériau traditionnel, ce qui menace d’importantes implications pour la santé et le bien-être. Les conditions dans lesquelles les travailleurs de la mode rapide sont forcés de travailler sont notoirement dangereuses. C’est ce qui a tué 1 134 travailleurs de l’industrie de la mode rapide à Dhaka, au Bangladesh. Les cas de blessures, de maladies, d’incendies et d’accidents sont très fréquents dans l’industrie de la mode rapide.

Les travailleurs sont également exposés à des violences psychologiques et physiques lorsqu’ils n’atteignent pas leurs objectifs. Dans les cas extrêmes, on leur demande même de boire de l’eau chaude en guise de punition.

3. L’empreinte environnementale

Aujourd’hui, malheureusement, les conséquences du changement climatique deviennent plus apparentes. Avec la recrudescence des vagues de chaleur, des incendies et des inondations, plusieurs entreprises prennent enfin conscience de leur impact sur l’environnement. De la production au lavage, l’industrie textile est devenue l’une des industries les plus polluantes.

Selon les derniers chiffres pour 2021, le monde dans son ensemble utilise beaucoup plus de vêtements qu’il y a 20 ans. On estime qu’environ 80 millions de vêtements sont utilisés dans le monde chaque année. C’est une augmentation de 400% par rapport à il y a deux décennies. Cette évolution des modes de consommation est particulièrement évidente dans les pays développés, et dans les pays en développement, la fast fashion s’installe peu à peu.

L’industrie de la mode est aujourd’hui la deuxième industrie la plus polluante après le pétrole. Parmi les acteurs de cette industrie figurent Zara, Boohoo, Fashion Nova ou encore SHEIN, qui n’hésitent pas à faire appel à des influenceurs et des stars pour promouvoir les vêtements et accessoires de ces marques, la marque a une place forte sur la scène Gen Z. A objectif de trouver des pièces pas chères et un vestiaire infiniment renouvelé.

Cela est notamment dû à l’utilisation de pesticides, de formaldéhyde et de substances cancérigènes dans les tissus des vêtements portés par les consommateurs de fast fashion. L’industrie de la mode consomme beaucoup d’eau, mais pollue aussi l’eau potable. Le principal problème de cette pollution est qu’elle affecte les pays moins développés où les vêtements sont conçus. En fait, la montée des eaux dans les pays moins développés a été considérable et très préoccupante. Plus inquiétant encore, cette montée des eaux se produit dans des pays incapables de la combattre. Elle renforce également le sentiment d’inégalité des pays sous-développés vis-à-vis des pays développés. En fait, cette pollution est causée par les pays les plus développés, mais les pays les plus pauvres en paient le prix.

Comme nous l’avons vu plus haut, l’industrie de la mode utilise de grandes quantités d’eau, mais elle pollue mal l’eau potable. Par conséquent, en plus de la pollution de l’eau, nous pouvons conclure que la mode rapide émet également beaucoup de gaz à effet de serre. L’industrie de la mode est aussi l’une des industries qui rejette le plus de déchets. Des infographies ont déjà montré que le secteur de la mode émet plus d’un milliard de tonnes de gaz à effet de serre. Cela représente 2 % des émissions totales. Vous devez également savoir que l’industrie de la mode est une industrie sans déchets. Des entreprises de mode rapide aux consommateurs eux-mêmes, des millions de tonnes de déchets vestimentaires sont aujourd’hui générés chaque année. Cet énorme gaspillage est causé par l’éphémère de la fast fashion.

Comment adopter une consommation plus durable ? 

1. La seconde main 

Vous y avez peut-être déjà songé ou avez même effectué vos premiers achats de seconde main, et vous n’êtes pas le premier ! Il y a quelques années cette pratique était encore peu reconnue et était même synonyme de manque de moyens pour certains. Mais aujourd’hui, c’est devenu une manière de renouveler sa garde en robe tout en réduisant son impact environnemental, en donnant une seconde vie à un article abandonné. 

D’après une étude menée par fintech Tripartie, le marché de la seconde main représenterait aujourd’hui 7 milliards d’euros en France et 87 milliards en Europe, et c’est le secteur de la mode qui en est le premier bénéficiaire. Sept personnes sur dix disent acheter des vêtements d’occasion et cette tendance n’est pas prête de s’arrêter. Cet engouement autour du marché de la seconde main s’explique d’une part par la baisse du pouvoir d’achat dû à la crise sanitaire (de 5,3% en 2020 selon fintech Tripartie) mais aussi par la volonté des consommateurs à adopter un style de vie plus circulaire. Néanmoins, l’achat de produits de seconde main à ses limites, et pose des problématiques en terme de qualité, d’authenticité (pour les produits de luxe) et de sécurité de paiement. 

Vous dirigez vers des produits de seconde main est une très bonne chose mais restez vigilants ! Voici quelques conseils pour ne pas avoir de mauvaises surprises : 

  • Préférez une remise en main propre quand c’est possible 
  • Payez uniquement par le biais des plateformes que vous utilisez (Vinted, leboncoin..) 
  • Demandez toujours le certificat d’authenticité et la preuve d’achat lorsqu’il s’agit d’un produit de luxe ( Attention ! Certains produisent de faux certificats, un produit de luxe neuf deux fois moins cher qu’en magasin, ça n’existe pas !)
  • Regardez les avis du revendeur, si il n’en a pas et que son profil est nouveau, c’est mauvais signe

2. Les petits créateurs 

Vous n’avez pas à rougir de vouloir vous offrir des vêtements neufs. C’est toujours plaisant de rentrer chez soi et déballer ses nouvelles emplettes bien empaquetées et pliées dans son coffret d’origine. Seulement, Zara et H&M sont certes très attrayant en termes de prix. Mais ne vous offrent qu’un plaisir éphémère basé sur une impulsion d’achat.  Ces enseignes proposent des collections très variées et calqués sur les tendances du moment. Mais bien souvent, vous jetez votre jean slim pour adopter le pantalon patte d’eph la saison suivante. Couplé aux conditions de production citées précédemment,  vous comprendrez que ce n’est n’est pas une bonne option. 

Optez pour des achats plus consciencieux et qualitatifs. Qui dureront dans le temps et dont vous serez fier à chaque saison. Nombreux sont les petits créateurs qui peinent à vendre leurs création fasse à la part de marché gigantesque des acteurs de la fast fashion. Pourquoi ne pas échanger vos 5 articles Zara contre une pièce faite main ? Avec des matières plus nobles qui ne proviennent pas de l’autre bout du monde. Donner du crédit aux petits créateurs c’est participer aux commerces de proximité, contribuer à l’économie nationale et surtout avoir un produit qui dure dans le temps. Certes les vêtement fait main sont plus chers. Mais ils représentent des heures de travail et un savoir faire que vous ne retrouverez pas chez les grandes enseignes.

3. Réduire sa consommation 

D’après une étude Clearplay mené en collaboration avec OpinionWay en 2021, les jeune de 18/34 ans dédiait un budget moyen de 116€ par mois pour des articles de mode contre 70€ pour les plus de 35 ans. On comprend par là que les Français s’achètent des vêtements et accessoires de mode tous les mois. C’est un luxe que peu d’autres pays peut s’offrir. Et qui plus est, impact les pays pauvres dans lesquels on déverse nos déchets textile avec notre gaspillage. 

Reconsidérez votre manière de consommer.  Évitez les achats compulsifs et posez vous les bonnes questions avant de passer à l’acte. La méthode “Bisou” imaginé par Marie Duboin et Herveline Giraudeau est une bonne manière de vous dévier de votre pulsion d’achat. En vous posant les questions suivantes :

  • B pour Besoin : à quel besoin répond cette envie ?
  • I pour Immédiaté : est-ce que j’ai besoin de ce vêtement maintenant ? 
  • S pour Semblable : est-ce que j’ai déjà ce vêtement en plusieurs exemplaires chez moi ?
  • O pour Origine : D’où vient ce vêtement ? A-t-il fait des milliers de kilomètres ? Sa fabrication respecte-t-elle l’environnement ?
  • U pour Utile : est-ce que ce vêtement va m’être utile ?

Normalement, en répondant objectivement à ces questions, vous réduirez considérablement vos achats. 

Le concept de notre marque “Reverse”

En créant notre marque de vêtement et accessoire nous avions pour ambition de suivre chacun des points évoqués précédemment dans la conception de nos produits. Le but de Reverse est d’amener une réelle valeur ajoutée au marché du textile. Et ne pas juste se greffer à une industrie qui est déjà surchargée. Et dont le business model ne correspond pas à nos valeurs. Chacune de nos pièces sont faites à la main dans nos ateliers dans le sud de la France. Tous sont confectionnées par la fondatrice elle-même et sa maman. Qui lui a transmis son savoir-faire et sa passion pour la couture. 

Toujours dans une démarche responsable, nos créations sont fabriquées à partir de tissus recyclés que nous récupérons via des dons, et des articles invendues de chaînes françaises avec qui nous collaborons. Toutes les chutes de tissus sont traitées et nettoyées avec des produits respectueux de l’environnement, avant d’être assemblées. Pour assurer la qualité du produit final. Chaque vêtement récupéré est trié et sélectionné avec soin. Comme tous nos tissus ont des matières et motifs différents, chaque produit est unique et vous assure un style inédit. 

Redonner une seconde vie à des vêtements qui ont été jetés ne nous suffisait pas. L’upcycling n’est pas nouveau et beaucoup d’autres créateurs font ça très bien. Notre objectif est vraiment d’apporter un aspect différenciant au milieu de l’upcycling et l’idée de pièces personnalisables et reversibles nous est venue. En fabriquant des produits exclusivement réversibles, nous proposons non seulement une seconde vie à un vêtement, mais aussi une création avec deux styles différents. Nos gammes de produits sont pour l’instant concentrées sur des petits sacs réversibles et des tops pour femmes, mais nous aspirons à élargir notre panel de création et de patrons pour correspondre à tous les styles et tous les genres.

Article co-écrit par Youssef Edrioui et Marion Avezou.

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